Arménie : un projet de loi sur les jeux de hasard crée la discorde

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Arménie

L’opérateur de jeu de hasard Goodwin a fait une grève auprès du parlement arménien après l’annonce d’un projet de loi contraignant sur les jeux de hasard. Le projet de loi en question limite la présence des opérateurs de jeu de hasard à 4 villes uniquement. Pour se défendre, le directeur de Goodwin évoque le cas des emplois qui seront supprimés, alors qu’en face, les décideurs estiment que les machines à sous n’ont pas besoin d’humain pour fonctionner.

Un projet de loi visant l’interdiction des jeux de hasard sur une grande partie du territoire arménien

Une grève s’est déclarée dans les alentours du parlement arménien après l’annonce d’une loi dans le pays. Le projet de loi qui fait parler en Arménie concerne directement les opérateurs de jeu de hasard. Les casinos et les paris sportifs risquent d’être frappés par une nouvelle disposition législative contraignante sur les jeux de hasard. En substance, la disposition en question demande l’interdiction de la commercialisation des jeux de hasard dans le pays. Le projet de loi étale son application sur une grande partie du pays. Les seules zones dans lesquelles le jeu de hasard peut encore se mouvoir sont au nombre de 4. Il s’agit des villes suivantes : Tsaghkadzor, Jermunk, Sevan et Meghri.

Ce projet de loi a été défendu à la tribune par Alen Simonian, député de la majorité parlementaire. Pour sa défense, le parti pro-gouvernemental évoque la mauvaise hygiène financière de nombreux joueurs en Arménie. Pour ce parti, cette mesure va permettre de résoudre les risques de perdition du parieur. Dans son discours, le député Alen Simonian a soulevé le fait que de nombreux joueurs sont embarqués dans un rêve de gain immense qui au final plonge leur famille dans des difficultés financières énormes.

Pour la majorité gouvernementale, les jeux de hasard constituent un problème majeur, en plus d’être une activité addictive. Ce dernier caractère le rend particulièrement dangereux. D’ailleurs, il y aurait une corrélation entre les effets du jeu de hasard et l’augmentation du taux de suicide dans le pays. Ils ont donc proposé ce projet de loi dans le dessein de réduire l’emprise du jeu de hasard sur la population arménienne.

Une loi qui mettrait des centaines d’emplois en péril

Tout le monde ne voit pas les choses comme Alen Simonian et son parti. L’un des opérateurs les plus actifs dans les zones où le jeu de hasard risque d’être suspendu est Goodwin Bet LCC, et il ne s’est pas caché pour critiquer le projet de loi du député Alen Simonian.

Sargis Mikaelian, le directeur général de Goodwin Bet a clairement marqué son mécontentement par rapport à ce projet de loi, en relevant l’argument économique. Pour le directeur, la mise en œuvre de ce projet de loi va mettre en danger des centaines d’emplois dans les régions qui seront touchés, et par conséquent augmenter le taux de chômage si le projet de loi prospère. Appuyé par ses employées, il relève aussi le fait que son entreprise n’a pas de site de jeu de hasard en ligne contrairement à ses concurrents. En effet, l’entreprise possède de nombreuses machines à sous et guichets de paris sportifs dans la plupart des stations-service du pays. Monsieur S. Mikaelian pense enfin que la fermeture des espaces de jeu de hasard doit être repoussée à la fin de l’année prochaine.

Des protestations qui porteront peut-être leurs effets

Insatisfaits par les mots, les employés et les dirigeants de Goodwin ont récemment fait une grève près du parlement à Yeravan. Ils ont pris en otage toute la rue Marshal Bagramian Avenue, afin que leurs revendications soient prises en compte. L’une de leurs conditions pour l’ouverture de la rue était que l’administration entende leur représentant. C’est bien ce qu’ils ont fait après que le chef de la commission parlementaire Babken Tunian ait reçu le directeur Mikaelian. À sa sortie, le message est que l’administration dit devoir prendre en compte les griefs des manifestants.

Il faut préciser que le projet de loi en question est en gestation depuis la fin d’année 2018. Il y a quelques jours encore, les parlementaires avaient émis un amendement qui fixait la date de fermeture des opérateurs concernés au mois de novembre 2020. D’ailleurs, Alen Simonian doute de ce que le principal argument de Sargis Mikaelian ne soit pris en compte. Pour lui, les machines à sous n’ont pas besoin d’humain pour fonctionner. Par conséquent, il paraît que le nombre d’emplois avancé par le directeur de Goodwin ne correspond nullement à la réalité.

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